La France qui soutient ouvertement le Maroc

Le mandat de la Minurso a été prolongé pour six mois en avril dernier au lieu d’une année. Les États-Unis sont derrière cette décision. Washington semble déterminé cette fois-ci à pousser vers la résolution de ce conflit une bonne fois pour toutes.

Les États-Unis ont proposé, jeudi soir, un renouvellement pour 6 mois du mandat de la mission de l’ONU au Sahara occidental, qui expire fin octobre en cours, alors que la France qui soutient ouvertement le Maroc tente d’imposer une prolongation d’un an, ont rapporté les médias. “La position de la France est de pousser à un renouvellement d'un an, en accord avec une recommandation du Secrétaire général de l'ONU”, a justifié aux médias l'ambassadeur de France à l'ONU, François Delattre.
“Nous pensons que la tendance actuelle, la dynamique actuelle, est positive”, a-t-il ajouté avant des consultations à huis clos du Conseil de sécurité sur la Minurso, alors que tous les rapports onusiens évoquent une situation de blocage dans laquelle est mis en cause le Maroc. “Les États-Unis ont été très fermes à ce sujet”, a indiqué à l'AFP un diplomate sous le couvert de l'anonymat. Cette position des États-Unis n’a rien d’étonnant, puisque depuis quelques semaines, Washington a décidé de mettre la pression sur le Maroc pour aller à des discussions directes avec le Front Polisario, sous l’égide de l’ONU. Des discussions qui devraient avoir lieu les 5 et 6 décembre à Genève (Suisse), selon l’émissaire onusien Horst Köhler qui a également invité les pays voisins, l’Algérie et la Mauritanie, à y prendre part en tant qu’observateurs. Pour rappel, les discussions sont à l’arrêt depuis 2012. Alors que le Front Polisario réclame un référendum d’autodétermination, le Maroc veut imposer son projet d’autonomie. Par ailleurs, un nouveau rapport de l’ONU a accusé le Maroc de compromettre le fonctionnement de la Minurso, ont rapporté les médias. L’audit mené par l’experte indépendante Diane Corner a exprimé des réserves concernant certaines conditions administratives imposées à la Mission par le Maroc, relève ce rapport de l’ONU sur le Sahara occidental. Le rapport de l’ONU rendu public mercredi soir, à l’occasion des premières discussions sur la situation au Sahara occidental tenues jeudi au Conseil de sécurité, fait état des résultats de cet audit indépendant conduit par l’ancienne représentante spéciale de la Minusca en Centrafrique. Se référant aux conclusions de cet examen, l’instance onusienne pointe l’insistance du Maroc pour que les véhicules de la Minurso portent des plaques d’immatriculation marocaines et non pas de l’ONU, et pour que les passeports soient tamponnés à Laâyoune. Si le rôle de la mission a été décisif dans la surveillance du cessez-le-feu, il n’en demeure pas moins que ses capacités techniques nécessitent des améliorations pour l’aider à mener ses activités de suivi et d’atténuation des conflits, recommande Guterres dans ce rapport. L. M./Agences